Le « Rewilding », la solution pour la biodiversitÉ ? ?

Jeudi 15 avril se déroulait le ciné-débat « l’Europe à la reconquête de la biodiversité » en présence de Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet, sur Zoom.

Du constat au concept

Comment lutter contre la perte de biodiversité sur notre Continent ? Telle est la question à laquelle le documentaire se propose de répondre.

« Il y a des interconnections très fortes entre tous les êtres vivants dans un même écosystème »

Il présente de nombreuses initiatives entreprises dans les pays européens, faisant suite à l’évolution de la compréhension des écosystèmes. Le travail d’expert passionnés est mis en avant ainsi que des théories comme le concept de « Rewilding » (ou réensauvagement).

Né aux États-Unis dans les années 90, il consiste à réintroduire de grands mammifères herbivores pour que ces derniers modèlent le paysage végétal. À terme, Il s’agit de faire en sorte que le milieu fonctionne sans l’Homme, non pas qu’il ne sera pas là, mais le milieu ne lui sera pas dépendant.

Quels enjeux et actions ?

Nous avons donc pu en parler avec Gilbert Cochet et Béatrice Kremer-Cochet. Professeurs agrégés de sciences de la vie et de la terre, naturalistes, auteurs et photographes, ils sont également membres de l’ASPAS et du comité des Réserves de Vie Sauvage ®.

Nous y apprenons par exemple qu’au Néolithique 80% de la surface européenne était faite de forêts puis l’arrivée de l’agriculture et de l’élevage ont considérablement réduit sa part ou encore qu’une seule meute de loups a besoin de 30000 hectares et que seulement 4% des animaux sur Terre sont sauvages. 

 Bonne nouvelle : la France ré-ensauvage ! Avec, entre autres, les Parcs Nationaux ou les achats de terre via l’ASPAS. Et non seulement ça marche mais ça marche tout seul : en 1963 dans la Parc National de la Vanoise il y avait 300 chamois contre plus de 6000 aujourd’hui. On recense aussi 99 meutes de loups dans les Alpes françaises.

Quelles autres actions à mettre en place ? Réduire la surface qu’occupe l’Homme en laissant la part belle à la libre-évolution, en discussion au Parlement, aujourd’hui inférieure à 1% en France. Cela passerait par diminuer les surfaces agricoles via la permaculture et modéliser les espaces de vie humaine en les renaturant pour créer des corridors utiles à la biodiversité sauvage.

 

Enfin, ils nous invitent aussi à entreprendre un réensauvagement plus inattendu : un réensauvagement intérieur. Apprendre à contempler la nature sans la modifier, à développer notre imaginaire.

 

« On n’a pas à reconstruire le patrimoine naturel, seulement le laisser faire et ça, c’est très dur pour l’Humain. Le petit enfant au bord de la mer devrait s’émerveiller du mouvement des vagues, mais son père arrive avec un seau et une pelle. »

 

Cette soirée riche en échanges et informations aura permis de clarifier un terme de plus en plus présent dans la protection de l’environnement et de rencontrer deux passionnés nous ayant transmis l’envie de continuer à lutter pour le monde du vivant. 

Articles similaires